Baromètre Lucca : 1 salarié sur 2 veut changer de métier en France

Selon une récente étude réalisée par Lucca, éditeur de solutions RH, un salarié français sur deux envisage de changer de métier. Les entreprises semblent ne pas accompagner suffisamment leurs collaborateurs face à cette dynamique de transformation professionnelle.

Les salariés français partagés entre satisfaction et envie de changement

D’après l’enquête menée par Lucca, en collaboration avec l’institut Augmented Talent, 49% des salariés interrogés envisagent de changer de métier, bien que 61% se déclarent satisfaits de leur vie professionnelle. Cette contradiction illustre une situation ambivalente où la motivation au travail reste stable pour 59% des répondants. C’est même en hausse pour 12%. Ce désir de changement serait principalement motivé par des raisons personnelles (73%). Seules 23% des personnes concernées évoquent des nécessités économiques.

L’envie de changement varie en fonction de l’âge et du niveau d’études. Elle est plus marquée chez les moins de 35 ans (60%) et chez les diplômés d’un niveau Bac+4 ou plus (59%). Parmi les critères de réussite professionnelle, les répondants citent en tête une rémunération confortable (50%) et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (49%). La stabilité de l’emploi ne recueille que 21% des suffrages. Le management et le statut professionnel atteignent respectivement 4% et 3%.

Un besoin crucial de développement des compétences

L’enquête révèle également que 63% des salariés anticipent une évolution de leur métier, et 73% estiment devoir développer de nouvelles compétences. Toutefois, seuls 20% abordent régulièrement ce sujet avec leur manager. L’étude note que 74% des répondants ont entamé des discussions en ce sens. Les jeunes actifs (77%), les cadres (75%) et les salariés du secteur des services (67%) sont les plus conscients de ces transformations.

Alexandre Imbeaux, Directeur produit de la gamme Talents chez Lucca, souligne les écueils fréquents rencontrés dans les entreprises : « Les entreprises se concentrent sur le recrutement et non le développement des collaborateurs. La formation est perçue comme de la responsabilité des RH, alors qu’elle incombe aux managers, soutenus par les équipes RH. Il est nécessaire d’établir un dialogue continu et non un entretien unique par an pour créer des organisations capables de s’adapter aux mutations rapides du marché du travail ».

Malgré cette prise de conscience, peu de salariés agissent concrètement. L’usage de l’IA, au cœur des débats actuels, est limité à 25% des salariés, et essentiellement dans un cadre personnel. Cela démontre un décalage entre les ambitions de transformation professionnelle et les actions mises en place.

L’accompagnement, un levier indispensable de réengagement

L’accompagnement des salariés par la formation, des échanges réguliers et des plans de carrière structurés influence positivement leur perception de l’avenir professionnel. Selon l’étude, 53% des collaborateurs se considérant accompagnés sont confiants quant à leur futur. Seulement 14% de ceux ne bénéficiant pas de ce soutien.

De même, seuls 8% des salariés accompagnés constatent une dégradation de la formation dans leur entreprise. 39% parmi eux ne se sentent pas soutenus. Cette différence se retrouve dans la relation hiérarchique. 8% des salariés accompagnés perçoivent une détérioration de cette relation, contre 42% des non-accompagnés.

L’étude identifie quatre profils types de salariés face aux évolutions de leur métier. Il y a les « découragés » (37%), insatisfaits et inquiets. Les « déterminés » (17%) sont insatisfaits mais confiants. Les « pragmatiques » (33%) satisfaits et planifient leur évolution. Les « préoccupés » (12%) sont, quant à eux, satisfaits mais contraints par des transformations imposées. La formation et un dialogue managérial continu apparaissent ainsi comme des facteurs clés pour rassurer les collaborateurs et les impliquer activement dans leur parcours professionnel.

Article basé sur un communiqué de presse reçu par la rédaction.